Association de locataires du manoir de la Conninais
Histoire du manoir de la Conninais
Ce paragraphe reprend les éléments des livres suivants : "Taden au fil du temps" de C. Quentin et de "Taden de 1770 à 1809 Chronique d'une commune sous la révolution" édité par l'Amicale laïque de Taden.
Avant la Révolution
Le chateau de le Conninais fut construit pour l'essentiel au XVème siècle par Alain Mucet, seigneur de céans. Vers 1500, Olivier Mélas en devient propriétaire par son mariage avec une petite fille d'A. Mucet puis ce fut leur fille qui transmis ce bien pour deux siècles à la famille Vallée en 1530. En 1745, Françoise Geneviève de la Vallée épouse Jean du Chatel transmettant ainsi à sa famille le chateau de la Conninais. Leur fils Louis Julien François Tanneguy, Comte du Chatel, page du Roi en sa petite écurie, colonnel d'infanterie, epousa en 1778, Marie Elizabeth Mollet, originiaire de Saint-Domingue.
Depuis la Révolution
Jean Deshais le revendit en 1820 à un anglais, John Surtees. Sa fille ramena par son mariage à Taden avec un fils du Chatel le chateau de la Conninais à la famille du Chatel. Il fut acquis ensuite par la famille Villeferron.
En 1902, les enfants vendent le manoir. En 1938, la Conninais passe à la BNCI, futur BNP.
La chapelle
La chapelle présente au nord une fenêtre, style gothique, du XVème siècle, et à l'est, une porte de style Renaissance du XVIème siècle entourée de pilastres ornées, au dessus les armoiries des Du Chatel (de gueules au chateau donjonné de trois tours d'or, supporté par deux lions affrontés de meme). La grille provient du vieux gouvernement de Dinan, rue de l'Horloge. Il est bien difficile de définir les éléments d'origine, car tout en respectant le style typique de la Renaissance, beaucoup furent rapportés au fil des sièclespar les différents propriétaires. La porte d'entrée porte deux cariatides et des motifs sculptés.
La période de la Révolution
A la Révolution, ils émigrèrent à Saint-Domingue puis à Philadelphie où Louis du Chatel mourut en 1798. S'ils ont pu s'exiler, ainsi que l'abbé du Chatel vers Jersey (il était confident et aumonier de la Reine Marie Aontoinette), un pr^tre réfractaire et ami de la famille, caché dans un réduit du manoir du manoir pendant six mois, fut arr^té le 27 mai 1791. Le 30 avril 1794, il y eut confiscation de tous les biens au profit de la Nation et vente pour la somme de 30 000 livres au citoyen Gilles Broussais-lagrée qui revendit le manoir après expropriation à Jean Deshais de Saint Malo.
Le manoir
C'est certainement au XVIème siècle que le manoir prit son apparence actuelle.
Bien que les statues en pierre d'un escalier latéral rappellent la facture des gargouilles gothiques, de nombreuses empreintes de la Renaissance sont incrustées dans les murs (toiture de la tourd'amour posée sur une corniche à modillon, lucarnes à pilastres et buste d'époque Henri II au dessus de la porte).
L'écusson, aujourd'hui martelé, portait les armoiries des Du Chatel. Les fenêtres du manoir possèdent des ornements sans symétrie, sculptures, frises et autres motifs. Des personnages en médaillon sont sculptés sur la fenêtre de la tour et un buste porte un blason. D'autres sont répartis jusqu'aux batiments annexes, frises, dragons ou cygnes surmontant une couronne ducale, licornes et autres sculptures en bas reliefs en allusion aux hérosde tableaux de J. Bosch. Le banc de pierre portant blason proviendrait d'une Commanderie de templiers, place des Cordeliers à Dinan. La Commanderie fut détruite en 1878 et la pierre serait le manteau d'une des cheminées. Dans la cour, un croisillon de calvaire montre une Vierge à l'enfant et un Christ. On accède au jardin par une porte fermée d'une grille en fer forgé, encadrée de piliers couronnés de vases de fleurs sculptés. A l'entrée des jardins est construit un pigeonnier contenant 1000 boulins pour les nids.